Le futur de l'énergie solaire réside (peut-être) dans les batteries au vanadium

La rédaction de GuidEnR, le 07/05/2020

En Californie, un tiers de l'électricité produite l'est à partir d'énergies renouvelables. Cet État de la côte ouest américaine, particulièrement ensoleillé tout au long de l'année, s'est lancé depuis quelque temps dans l'énergie solaire.

Mais la Californie est parfois victime de son succès, son réseau électrique n'arrivant plus à stocker l'énergie captée à partir des panneaux solaires. En mars 2017, après plusieurs jours sans nuage, l'État a même dû payer son voisin l'Arizona pour qu'il siphonne le surplus.

Ce qui freine la Californie, comme d'autres régions du monde, dans ses efforts en matière d'énergies renouvelables est la question du stockage. À ce jour, ne pouvant stocker l'électricité suffisamment longtemps et en grande quantité, on compense, en particulier la nuit, avec des énergies fossiles.

Afin de régler ce problème, des scientifiques ont planché sur un modèle novateur de batteries, capables de conserver beaucoup d'énergie pendant un laps de temps étendu, raconte Wired. Elles utilisent le vanadium, un métal considéré comme rare et qui sert aujourd'hui majoritairement comme additif dans la production d'acier.

La solution n'est pas sans défaut. Le principal est de taille: si l'on souhaite que ces batteries soient en mesure de stocker et de distribuer beaucoup d'énergie, elles doivent être énormes.

Chacune d'entre elles est composée de huit réservoirs de plus de 35.000 litres de solution électrolytique et, pour éviter des fuites, ces engins doivent être placés dans des fosses en béton prêtes à supporter des milliers de litres.

Des batteries immortelles

Au-delà de cette difficulté de place, ces unités de stockage pourraient bien révolutionner le secteur de l'énergie solaire, et participer ainsi à la réduction des émissions de CO2.

Pensées différemment des classiques batteries lithium-ion, que l'on trouve entre autres dans les smartphones, les voitures et trottinettes électriques, elles possèdent plus d'électrolytes et ont donc de plus grandes capacités.

Elles sont aussi chimiquement très stables et ne peuvent pas s'enflammer en cas de surchauffe, contrairement aux accumulateurs lithium-ion. Mieux: les batteries au vanadium ont des durées de vie théoriquement infinies. Certaines de leurs pièces peuvent nécessiter des remplacements mais la solution électrolytique, elle, ne se dégrade jamais.

Reste à voir comment cette nouvelle technologie influencera le secteur des énergies renouvelables dans les prochaines années. Une chose est sûre, le cours du vanadium, matériau crucial dans l'industrie de l'acier, sera à surveiller de près. Les prix, eux, pourraient s'enflammer.

Source : https://korii.slate.fr/