Photovoltaïque : Règles de calculs des sections de câbles CC

Le choix de la section des câbles de polarité côté CC s’effectue selon deux critères majeurs :
  • Le courant admissible IZ dans le câble
  • La chute de tension admissible dans le câble

Courant admissible

Le courant admissible IZ des câbles dépend notamment du mode de pose et de la température du conducteur.

Courant admissible d’un câble

Le courant admissible d’un câble est la valeur maximale de l’intensité du courant pouvant parcourir en permanence ce conducteur sans que sa température soit supérieure à sa température spécifiée.


Le guide de l’UTE C15-712-1 dresse un tableau donnant la valeur du courant admissible IZ en fonction de la section du câble, du mode de pose et de la température :

Section (mm²)Un seul câble à l'air libreUn seul câble sur paroiDeux câbles adjacents sur paroi
1,5 mm²27 A26 A22 A
2,5 mm²37 A35 A30 A
4 mm²50 A47 A40 A
6 mm²64 A61 A52 A
10 mm²89 A85 A72 A
16 mm²120 A114 A97 A
25 mm²160 A152 A129 A
35 mm²198 A188 A160 A
50 mm²240 A228 A194 A
70 mm²306 A290 A248 A
95 mm²372 A351 A301 A
120 mm²431 A407 A349 A
150 mm²496 A467 A402 A
185 mm²566 A532 A459 A
240 mm²667 A626 A541 A
Valeur du courant admissible > Température ambiante de 70°C - Température maximale à l'âme de 120°C
Le tableau ci-dessus indique le courant admissible IZ des câbles photovoltaïques pour une température ambiante de 70°C. Dans le cas où la température ambiante serait différente de 70°C, on applique un facteur de correction :
Température ambiante (°C)Facteur de correction
60 °C1,08
70 °C1
80 °C0,91
900 °C0,82
100 °C0,71
110 °C0,58
Facteur de correction du courant admissible
Afin d’éviter tout phénomène de surchauffe des câbles, il convient de choisir des sections de câbles présentant un courant admissible supérieur au courant maximal d’emploi du circuit électrique.

En fonctionnement normal, le courant maximal d’emploi, côté CC, doit être pris égal à 1.25 × ICC. Ainsi, on choisira toujours des sections de câbles dont le courant admissible IZ ≥ 1.25 × ICC. Il va de soi que les courants s’ajoutent en présence de jonctions parallèles de plusieurs chaînes photovoltaïques, ainsi qu’illustré ci-dessous :

Courant admissible IZ des câbles CC en fonctionnement normal
La règle IZ ≥ 1.25 × ICC ne peut pas s’appliquer lorsque plusieurs chaînes photovoltaïques sont susceptibles de produire des courants retours.

En effet, le tableau ci-dessous récapitule l’intensité du courant retour en fonction du nombre de chaînes en parallèle :
NC : Nombre de chaîne en parallèle Valeur maximal du courant retour dans une chaîne (A)
NC=1 0 A
NC=2 1.25 × ICC
NC=3 2 × 1.25 × ICC
NC≥4 (NC – 1) × 1.25 × ICC
Ainsi, on se rend compte que le courant susceptible de circuler dans les câbles des chaînes photovoltaïques peut dépasser la valeur normale de 1.25 × ICC, à cause des courants retours.

Nous savons que les courants retours endommagent les modules photovoltaïques à partir d’une certaine intensité de l’ordre de 2 × ICC. Des dispositifs de protection de type fusible sont alors installés pour couper le courant de la chaîne lorsque le courant retour devient trop important.

Cependant, les câbles des chaînes photovoltaïques doivent quand-même être dimensionnés afin de supporter les courants retours, sans risque d’échauffement. Ainsi, il convient de choisir une section de câble présentant un courant maximal admissible IZ supérieur au courant retour calculé dans le tableau précédent. Le tableau suivant donne la valeur du courant maximal admissible IZ en fonction du nombre de chaînes en parallèles :

NC : Nombre de chaîne en parallèle Valeur maximal du courant retour dans une chaîne (A) Courant maximal admissible IZ (A)
NC=1 0 A IZ ≥ 1.25 × ICC
NC=2 1.25 × ICC IZ ≥ 1.25 × ICC
NC=3 2 × 1.25 × ICC IZ ≥ 2 × 1.25 × ICC
ou
IZ ≥ 1.45 × In (en cas de présence d’un fusible de courant nominal In*)
NC≥4 (NC – 1) × 1.25 × ICC IZ ≥ (NC – 1) × 1.25 × ICC
ou
IZ ≥ 1.45 × In (en cas de présence d’un fusible de courant nominal In*)
* En cas de présence d’un fusible de courant nominal In, celui-ci va couper le circuit lorsque le courant retour dépasse la valeur de 1.45 × In. Le courant retour ne dépassera donc jamais 1.45 × In. Le courant maximal admissible IZ peut être pris au moins égale à 1.45 × In (paragraphe 8.1.3 du guide de l’UTE C15-712-1)


Chute de tension

En théorie, un câble est un conducteur de courant parfait, c'est-à-dire que sa résistance est nulle. En pratique, un câble n'est pas un conducteur parfait: il se comporte comme une résistance.

Modélisation d'un câble
La résistance d'un câble de cuivre est très faible, mais n'est pas nulle.

Celle-ci est proportionnelle à la longueur du câble et inversement proportionnelle à la section du câble.

On a l'expression suivante :

Formule de la résistance d'un câble
Résistance d'un câble

La résistance d’un câble de cuivre est très faible, mais n’est pas nulle. Celle-ci est proportionnelle à la longueur du câble et inversement proportionnelle à la section du câble.

On a l’expression suivante : R= ρ×L/S

Dans cette formule, L est la longueur du câble (en mètre), S est la section du câble (en m²) et ρ est la résistivité du conducteur.

La résistivité du conducteur est une donnée du fabricant et dépend du matériaux :
  • ρ = 1.851 × 10-8 Ωm pour un conducteur en cuivre
  • ρ = 2.941 × 10-8 Ωm pour un conducteur en aluminium
Il est de coutume d’exprimer la résistivité d’un conducteur en Ω.mm²/m. Cette unité permet, lors du calcul des sections de câbles, d’exprimer les longueurs directement en mètre et les sections en mm² :
  • ρ = 0.01851 Ω.mm²/m pour un conducteur en cuivre
  • ρ = 0.02941 Ω.mm²/m pour un conducteur en aluminium
La résistance du câble, définie ci-dessus, va provoquer une chute de potentiel entre le départ du câble et la fin du câble.
En effet : U = VA - VB = R × I. Ainsi, si le cable est un parfait conducteur alors R=0 et U = 0 soit : VA = VB. Mais comme R > 0 pour un câble réel, on a VA > VB, ce qui correspond à une chute de potentiel. On parle communément de chute de tension, mais en réalité il s'agit d'une chute de potentiel (car la tension est une différence de potentiel). Cette chute de tension conduit à une dissipation d'énergie par effet joule (le câble va chauffer).
Dans une installation photovoltaïque, cela va induire des pertes de puissances. L'optimisation technico-économique d'une installation photovoltaïque conduit donc à réduire au maximum ces chutes de tension. Le guide de l'UTE C15-712 relatif aux installations photovoltaïques indiquent que la chute de tension dans la partie DC devra être inférieure à 3%, idéalement 1%. Cela signifie :
Chute de tension maximum dans un câble solaire photovoltaïque

Formule de la section des câbles

Notons ε la chute de tension admissible tolérée par l'UTE C15-712.

Par définition :
Définition de la chute de tension
Donc :
Démonnstration de la formule de calcul de la section des câbles solaires photovoltaïques


Dans la pratique, la longeur des câbles est connue. Dès lors, on calcule la section de ces câbles sous la contrainte d'une chute de tension maximale de 3 %.
Ainsi, la section des câbles se calcule par la formule suivante :
Formule de calcul de la section des câbles


Avec :
  • ρ : Résistivité du matériau conducteur (cuivre ou aluminium) en service normal. Conformément au guide de l’UTE C15-712-1, ρ=1.25×ρ0 où ρ0 est la résistivité du conducteur à 20°C. On exprimera la résistivité en Ω.mm²/m.
  • L : Longueur du câble (m)
  • S : Section du câble (mm²)
  • I : Courant circulant dans le câble (A)
  • ε : chute de tension, ε = 0.03
  • VA : Tension à l’origine du câble (V)



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